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Le blog d'un étudiant en gestion de l'information et de la connaissance

La société de l'information : deux écarts de développement

Tout d'abord, rappelons que la société de l'information désigne un état de la société dans lequel les technologies de l'information jouent un rôle fondamental, principalement l'informatique, l'Internet et les télécommunications. Elle arrive dans la continuité de la société industrielle, du développement scientifique et technologique, vecteurs de croissance économique. Nous avons vu que la production des richesses d'un pays est étroitement liée à la valeur du savoir d'un pays, incluant son mode de production. Cependant, le principe de développement de la société de l'information n'est pas démocratisé et l'on peut observer des écarts considérables tant par la quantité que par la qualité des production et des moyens de communication.

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    Aujourd'hui le décalage entre ceux qui disposeront de la maîtrise des moyens de production et des savoirs au sein des sociétés développées comme entre le Nord et le Sud est énorme. Ainsi on a d'un coté les pays industrialisés pour qui le développement représente un enjeu considérable pour rester compétitif scientifiquement et économiquement parlant, de l'autre coté, les pays du Sud, partiellement industrialisés qui ne peuvent produire, valoriser et diffuser leur savoir dans les mêmes conditions. Cette société de l'information, pour les pays du Sud, n'est donc pas vecteur de richesse économique, pédagogique ni scientifique. La non- industrialisation de ces pays se répercute ainsi sur le développement du savoir et dresse un obstacle au développement des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Cet écart entre les pays industrialisés et les pays du Sud s'appelle la fracture numérique, cette disparité d'accès aux technologies informatiques, notamment Internet entre les pays riches et les pays pauvres. Pour les pays riches, industrialisés, l'enjeu est de démocratiser le numérique en accélérant le déploiement des infrastructures, l'accès à Internet afin de développer l'innovation, la recherche et la mémoire des pays ; les pays pauvres quant à eux, se heurtent à un problème majeur qui réside surtout dans la difficulté qu'ils ont à s'approprier leur propre culture, leur mémoire par des moyens de communication efficaces. Si l'informatisation gagne néanmoins certains pays du Sud, dits "émergents", des difficultés persistent dans les modes d'apprentissage des connaissances et dans l'appropriation des incessants changements techniques. On peut en effet incriminer l'inégalité devant l'équipement en informatique des foyers, où les pays du Sud semblent encore très en retard, mais Paul David et Dominique Foray notent que « le véritable problème n’est pas forcément l’information, mais bien la connaissance, en tant que capacité cognitive, si difficile à reproduire. »

    Par ailleurs, le deuxième écart de développement dans la société de l'information oppose les pays ou les organisations qui procèdent à l'informatisation des grandes bibliothèques et à la création de catalogues collectifs et ceux qui n'ont pas les moyens de le faire. Ainsi les premiers peuvent conserver, transmettre et faire circuler le savoir, donnant ainsi une plus large vue des ressources bibliographiques des bibliothèques du monde entier. On assiste ainsi à une mondialisation culturelle et sociale des savoirs, permettant de fonder l'idéal des bibliothèques, ainsi' "avec l'informatisation des catalogues des grandes bibliothèques c'est l'ensemble du patrimoine scientifique mais aussi culturel des peuples qui est concerné. " L'économie du savoir industrialisé procède ainsi à une accélération, une massification de la production de la connaissance et de l'innovation en misant sur les nouvelles technologies de l'information et de la communication. Il nous faut proposer ainsi un autre regard sur la société de l'information où les progrès de l'humanité en matière d'information seraient "un bien collectif qui ne peut être accumulé qu’à condition d’être transmis", une appropriation sociale et éducative de l'information culturelle, scientifique et technique. Cette appropriation représente un partage plus équitable des savoirs entre les groupes socioéconomiques, une démocratisation des connaissances qui contribue à réduire les risques d'exclusion.  Le développement dans la société de l'information passe aussi par l'acquisition de compétences favorisant la maîtrise des savoirs et de la technologie, élément essentiel de la formation de tout citoyen pour s'adapter aux changements de plus en plus rapides de son environnement.  

    Les deux écarts de développement se rejoignent donc : les pays qui n'ont pas la maîtrise de la production numérique des savoirs n'auront pas non plus la maitrise de leur diffusion et de leur transmission. En effet, les pays industrialisés semblent avoir le monopole de la connaissance des possibilités qu'offre cette nouvelle économie. La société de l'information semble donc fonctionner à deux vitesses ; tandis que les pays industrialisés sont en mesure de faire de la connaissance l'enjeu d'une économie nouvelle (Numérisation, E-book...), les pays du sud cherche à protéger leur culture, la valoriser et la communiquer sans pour autant la disséminer dans une mondialisation du savoir, propice aux échanges économique et commerciaux.
  
        

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